Après plusieurs mois à vous partager mes réflexions et mes découvertes autour du véganisme, j’avais envie de vous raconter plus en détails comment je suis devenue vegan. J’espère que mon témoignage pourra en inspirer d’autres.
Une végétarienne en devenir
Comme beaucoup de personnes, j’ai toujours aimé les animaux.
En parallèle, j’étais assez réfractaire à la viande, malgré des parents qui en consommaient deux fois par jour. Excepté quelques viandes que j’appréciais, je refusais la plupart du temps d’en avoir dans mon assiette. Ce refus ne découlait pas d’une sensibilité tendant vers le végétarisme, je n’aimais tout simplement pas la plupart des viandes. J’en mangeais si elle était incorporée au plat, comme des lasagnes, par exemple. J’étais également dégoûtée par tout ce qui me rappelait de près ou de loin l’animal : les nerfs, le sang, la viande crue, … Je me souviens d’un repas chez ma grand-mère où elle m’avait servie un poisson entier dans l’assiette : un vrai calvaire. Je ne supportais pas de le décortiquer bouchée après bouchée avec ses yeux qui semblaient me scruter.
En clair, je pense qu’une végétarienne a toujours sommeillé en moi. Mais j’ai grandi dans un contexte qui ne m’a jamais poussé à questionner les choses qui m’entouraient. On mangeait de la viande, point. C’était normal. Tout était fixé, immuable. Je n’avais aucune raison de remettre tout ça en question et personne ne le faisait autour de moi.
Le premier déclic
Quand j’avais 16 ans, j’ai commencé la conduite accompagnée avec mes parents. Alors que nous rentrions d’une soirée chez mon oncle, nous avons traversé une portion de forêt, en pleine nuit. Une biche a décidé de traverser au moment où j’arrivais. Malgré une vitesse modérée et un freinage brusque, je n’ai pas pu l’éviter. Elle a percuté la voiture et est morte quelques minutes plus tard.
J’ai été choquée par cet accident. J’ai arrêté de manger de la viande pendant quelques jours, avant que la vie ne reprenne son cours et que je me remette à manger comme avant.
Je ne repense quasiment jamais à cet événement, parce qu’il est douloureux et que la culpabilité sera toujours avec moi. Mais il était nécessaire d’en parler dans cet article, car je pense réellement que c’est cet accident qui a tout chamboulé dans ma tête et qui, des années plus tard, m’a conduit sur le chemin du véganisme.
A cet âge-là, il s’est passé un autre événement qui a changé beaucoup de choses : on a eu Internet à la maison. Internet a été une bénédiction dans mon chemin vers le végétarisme. J’y ai découvert des artistes et des personnalités qui parlaient à voix haute de leur engagement. J’ai découvert plus en détails le mouvement végétarien, et j’ai également appris ce qu’était le véganisme (contrairement à aujourd’hui, c’était quasiment inconnu au bataillon dans les médias classiques). Les arguments des végétariens ont très vite résonné en moi et l’envie de joindre le mouvement a commencé à naître. Pour moi, c’était évident : oui j’aime les animaux, et non, j’ai pas envie qu’ils meurent pour que je mange un steak. Tout ça me paraissait d’une telle logique qu’il était clair que tôt ou tard, je deviendrais végétarienne.
Premiers essais et passage à l’acte
J’ai essayé à plusieurs reprises d’être végétarienne lors des années qui ont suivi. Mais avec des parents qui remplissaient le frigo de viande, et aucun soutien autour de moi à cet époque-là, je lâchais au bout d’un mois, plus par souci de conformisme que par manque de conviction. Mais je continuais à supporter le mouvement, à m’y intéresser, et presque à envier ceux qui avaient tout le loisir de vivre leur végétarisme pleinement.
Et puis j’ai eu 24 ans, et mon premier appartement en solo. J’ai décroché un job, j’ai loué mon premier chez moi, et enfin j’étais libre de mes choix alimentaires. C’était moi qui remplissait le frigo, et personne d’autre. A ce moment-là, je commandais déjà les burgers et les pizzas végétariens au restaurant, le terrain était donc hyper favorable à un changement d’alimentation.
Et puis le 8 décembre 2015, j’ai décidé d’arrêter la viande définitivement. Je ne me souvenais même pas de la dernière fois que j’en avais mangé, preuve du peu d’intérêt que je lui portais. Cette fois, mon choix a été mieux accepté par ma famille, étant donné qu’ils n’avaient plus à me nourrir et que je faisais ma vie de mon côté.
Vers le véganisme
J’ai donc vécu pleinement mon végétarisme pendant 4 ans, tout en commençant à flirter avec le véganisme. Mon conjoint étant 100% derrière moi, on a commencé à manger vegan à la maison. Mais j’avais envie de faire plus, d’être une vraie vegan, d’arrêter de participer à la souffrance animale au maximum. J’avais cependant peur de l’assumer devant mes proches, d’attirer leurs remarques et leur désapprobation. J’ai donc continué à flirter, des mois durant, jusqu’au jour où j’ai assisté à la conférence de Guillaume Corpard.
J’y suis allée par pure curiosité, mais j’en suis sortie bouleversée. Les arguments vegan résonnaient tellement en moi que je ne pouvais pas les ignorer. Il y a cependant eu un moment décisif dans son discours : c’est lorsqu’il a parlé des gens qui nous entourent, de la vie qu’on veut mener au fond de soi, et de savoir si l’opinion des autres vaut la peine de vivre une vie éloignée de nos convictions. C’était le coup de pouce dont j’avais besoin. A la sortie de cette conférence, j’ai annoncé ma décision à mon conjoint, qui encore une fois a été d’un soutien sans faille.
Et pour vous, quel a été le déclic ?
Lire aussi : Ce que je n’aime pas dans le fait d’être vegan
Je suis devenue végétarienne après avoir vu un documentaire sur l’état des océans de Cousteau en 1989. J’ai fait la transition végane en 2013 après avoir vu un autre documentaire sur le traitement des vaches et poussins. Faut que j’arrête les documentaires! J’habite aux Etats-Unis où il est plus facile de manger au resto. Quand je rentre en France, c’est toujours très difficile de trouver autre chose qu’une salade verte. Le végétarisme en France, c’est facile… mais végétalisme… dur dur. Je vous admire d’y réussir!
Merci pour ton commentaire ! En effet notre pays reste encore à la traîne par rapport aux pays anglo-saxons, mais ça commence à venir tout doucement 🙂 J’imagine même pas ce que c’était d’être vegan avant !
La jolie histoire ❤️ merci pour ce beau partage ! C’est génial que ton conjoint te soutienne, c’est vraiment important 😊
De mon côté, j’ai eu un déclic en adoptant deux lapins. Les voir aussi expressifs et innocents m’a fait me questionner, et j’ai tenté de regarder le documentaire earthlings dont j’avais beaucoup entendu parler. Je dis “tenter” parce que je n’ai pas tenu plus de deux minutes ! Après ça, impossible pour moi d’envisager autre chose que le véganisme !
Merci à toi pour ton commentaire ♥
Pareil que toi pour Earthlings, j’ai dû voir 10 minutes avant de m’effondrer. J’aimerais le voir en entier mais j’en ai pas le courage, je suis trop sensible à la musique et aux images. :/
[…] l’on devient vegan, on se heurte souvent à l’incompréhension de l’entourage, qui se croit soudain […]