Il m’a fait manger de la pâte à tartiner non-vegan… 😱


Réflexion / mercredi, février 10th, 2021

Je reviens aujourd’hui avec une petite anecdote qui a eu lieu récemment et qui fait partie de ce genre de situations qu’on ne peut vivre que quand on est vegan !

Mon chéri et moi avons décidé, comme tant d’autres Français, de manger des crêpes le soir de la Chandeleur. C’est monsieur qui s’est chargé des courses avant de rentrer du travail, et nous avons lancé la préparation dès notre arrivée à la maison. Je l’ai laissé faire la pâte, et je me suis chargée, après un temps de repos, de confectionner une à une chaque crêpe (avec un taux de réussite de 60 % sur mes retournages de crêpes…). Pour l’occasion, il avait prévu crêpes salées et sucrées, avec sucre en poudre et pâte à tartiner au chocolat pour la partie sucrée.

Ayant l’habitude que les courses soient partagées, et le chéri étant végétarien et totalement habitué à mon mode de vie, je ne prends jamais la peine de vérifier ce qu’il achète ni ce qu’il cuisine. Il n’est évidemment pas le genre à faire exprès d’acheter du non-vegan (autrement, je ne donnerais pas cher de l’avenir de notre relation…). C’est donc les yeux fermés que j’ai engloutis deux crêpes avec une bonne louchée de pâte à tartiner (modération et moi on se connaît de loin !). Ce n’est qu’au moment où les crêpes étaient en pré-digestion que l’horrible, l’inacceptable, l’impensable s’est produit : j’ai remarqué le mot lait en gras sur la liste des ingrédients.

La réaction que j’ai eu

Au moment de cette révélation, ma réaction fut des plus matures et raisonnables (vous entendez l’ironie ?) : je me suis un peu énervée. Je lui ai reproché de ne pas faire attention, qu’après toutes ces années c’était fou qu’il ne checke pas ce qu’il achète, que je devais déjà faire attention à l’extérieur, alors si en plus je devais faire attention à la maison… bref, j’ai laissée encore une fois mon impulsivité prendre le pas sur la personne raisonnée qui se cache quelque part au fond de moi 🙄 et j’ai boudé pendant une bonne partie de la soirée.

La vérité c’est que je lui en voulais. Je lui en voulais de n’avoir pas été attentif. Je lui en voulais de m’avoir fait manger un produit qui me révolte de par sa fabrication et ce qu’il représente pour les animaux. Je m’en voulais à moi-même, d’avoir mis autant de pâte à tartiner sur les crêpes, et d’avoir aimé ce que j’ai mangé. Je me sentais honteuse, comme si je trahissais mes valeurs.

La réaction que j’aurais dû avoir

Evidemment, le recul sur cette situation me fait réaliser l’absurdité de ma réaction. Premièrement, il n’a pas fait exprès. Il fait méga gaffe au quotidien, c’est mon soutien numéro un en toutes circonstances, il est parfois plus regardant que moi dans les restaurants et jamais, jamais, jamais il ne m’a reproché mon véganisme ou le fait que ce choix pouvait influencer notre vie, notre alimentation et nos possibilités pour sortir manger au restaurant. Il s’adapte, et renonce à certains endroits car il sait que je n’aurais pas de quoi y manger. Une erreur peut arriver, une inattention quand on fait les courses en fin de journée peut vite arriver, et c’est totalement OK.

Deuxièmement, je n’aurais pas dû m’en vouloir à moi-même. Je ne savais pas que ce que je mangeais n’était pas vegan. De plus, il est fort possible que j’ai déjà mangé du non-vegan sans le savoir (allez savoir ce qu’ils font parfois dans les cuisines des restos, avec la marge d’erreur possible…). Je ne peux pas être parfaitement vegan dans un monde dont le fonctionnement repose autant sur l’exploitation des animaux. J’ai fait des erreurs, et j’en ferai tout le reste de ma vie. Et encore une fois, c’est OK.

Enfin, m’en vouloir n’apportera de bon à personne. Ce lait que j’ai consommé un soir, une fois, en 1 an, n’aura pas vraiment d’impact sur l’industrie du lait et sur l’exploitation des animaux. L’autoflagellation n’aura donc que peu d’intérêt, pour moi comme pour les animaux. C’est plutôt tout ce lait que je ne bois pas, toute cette viande que je n’achète pas, tous ces oeufs qui n’arrivent pas dans mon assiette, qui eux peut-être auront un impact, même minime. C’est peut-être ce que j’écris sur ce blog qui aura un impact, même si ce n’est que sur une seule personne (ce serait déjà génial…).

Morale de l’histoire : le vegan parfait n’existe pas, et l’erreur est humaine. Une goutte de lait ingérée n’aura pas d’impact sur le monde, mais réagir avec compassion et compréhension face aux erreurs des autres pourra peut-être avoir un impact sur leur vision du véganisme. J’espère que je saurais m’en rappeler la prochaine fois que ça arrive (ou alors je serais juste plus vigilante sur le contenu de mes crêpes à la prochaine Chandeleur 😉 ).

Et vous, ça vous est déjà arrivé qu’on vous serve du non-vegan ? Comment avez-vous réagi ?

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